I
La décoration du Christ de Portugal est aujourd'hui l'une
des plus prodiguées, et, par conséquent, des moins recherchées par la
raison qu'on ne prise que ce qui est difficile à obtenir. C'est la faute
du gouvernement portugais, qui, ayant perdu des mines de diamant du
Brésil, n'a pas cru devoir négliger dans sa pénurie, les petits profits
qu'une chancellerie tire des diplômes qu'elle délivre.
II faut espérer qu'à l'avenir on sera moins prodigue d'un ordre qui est
certainement Ie plus ancien et Ie plus noble de tous ceux qui existent
actuellement, après celui de Malte. Mais ce qu'il y a de singulier, c'est
qu'en étant Ie plus répandu en France des ordres étrangers, il est en
meme temps celui dont l'histoire est la moins connue et la plus digne
de l'être, car si l'ordre du Christ n'est pas français, il est
cependant une des gloires de la race française et de la race capétienne
dont descend la dynastie bourguignonne représentée aujourd'hui par la
maison de Bragance. Si nous disons représentée, c'est que l'abandon de
la loi salique a bouleversé les règles admises dans la filiation des
dynasties, puisque c'est aujourd'hui Ie ventre qui ennoblit. Réellement,
Ie roi actuel de Portugal est un Bragance, comme Ie prince de Galles est
un Hanovre. De fait, tous deux ne sont que des Cobourgs. Avec l’empereur
du Brésil s'est éteinte la véritable lignée de mâle en mâle des
Capétiens du Portugal, et encore les deux dernières branches étaient
batardes.
L'ordre du Christ n'ayant été que la continuation de celui du Temple
reconstitué en Portugal, on ne peut en esquisser l'histoire sans dire un
mot de l'ordre qu'il a continué.
Vers 1118, neuf chevaliers qui étaient allés chercher aventure en terre
sainte résolurent de s'y fixer afin d'escorter les grandes caravanes
marchandes qui s'étaient immédiatement formées pour l'exploitation
commerciale de l'isthme de Suez, car, après la délivrance du Saint-Sépulcre, et peut-être même
avant, Ie commerce était Ie
principal but de ces grandes expéditions d'outre-mer. Escorter des
caravanes de marchands, c'était déjà, de la part de gentilshommes du
XIIème siècle, faire acte de sympathies plébéiennes, car,
chez eux, ils avaient l'habitude de les piller plus souvent qu'ils ne les
escortaient. Ils étaient tous français, disent les écrivains de cette
nation; mais ceux du Portugal réclament comme un des leurs un certain
Amaldo da Rocha. Le plus illustre par sa naissance était Hugues de Payens, de la famille des comtes de Champagne.
Ces neuf chevaliers se présentèrent devant Germond, patriarche de
Jérusalem, et s'engagèrent par serment à se consacrer en commun à des
oeuvres de piété, en faisant voeu de chasteté et de pauvreté.
C'était constituer un ordre à la fois monastique et militaire, idée
qui, jusque-là, n'était jamais venue aux Occidentaux ; mais, à cette
époque, l'empire byzantin était rempli de moines armés qui, depuis les
invasions musulmanes, leur disputaient le terrain pied à pied. En
d'autres termes, ces invasions avaient transformé la plupart des moines
grecs habitant les frontières en soldats, et leurs couvents en
forteresses. C'est donc aux Grecs que revient l'honneur de cette
institution, et ce fut un patriarche grec qui lui donna ses statuts, car
il n'y avait pas d'autres patriarches à Jerusalem que celui qu'élisaient
les Grecs. Ce n'est que depuis quelques années que Pie IX y a institué
un patriarcat latin, lequel est purement honorifique. Celui qui a été
institué par les premiers chrétiens n'a jamais cessé d'appartenir aux
Grecs, et le Grec qui l'occupe est le seul héritier direct des apôtres,
car bien que schismatique, l'Eglise orthodoxe est forcément reconnue par
l'église de Rome.
Partout où ils s'établirent, les croisés firent tout leur possible pour
vivre en bonne intelligence avec Ie clergé grec. Ainsi, à Chypre, où
ils séjournèrent si longtemps, les évêques latins ne reçurent pas de
terres, parce qu'ils n'exerçaient pas de juridiction sur les indigènes.
Comme desservant des communautes latines, on leur payait des appointements
en argent.
En prêtant un serment devant un patriarche grec, les templiers s'étaient
donc placés sous sa juridiction, et les statuts qu'ils en reçurent
étaient nécessairement grecs, car ils devaient être les mêmes que ceux
des autres moines militaires byzantins. Aussi il résulte de toutes les
traditions que c'est dans les archives du patriarcat de Jérusalem qu'il
faut chercher les véritables statuts de la franc-maçonnerie historique,
c'est-à-dire de celle qui construisaient des forteresses et des églises,
en même temps qu'elle les défendait contre les Sarrasins.
L'ordre était institué, comme tous les autres, pour combattre les
Sarrasins, escorter les caravanes et poursuivre les malfaiteurs. II
arrivait souvent que les moines militaires grecs, n'étant pas triés sur
Ie volet comme les templiers, se transformaient en bandits, qui devenaient
la terreur du pays. On ne voit pas qu'en Orient les templiers aient jamais
mérité les mêmes reproches, car s'ils étaient redoutés de leurs
ennemis, ils étaient très aimés de leurs vassaux, notamment des bandes
de maçons qu'ils employaient à la construction des innombrables places
de guerre et de commerce dont ils couvraient la Palestine, et dont les
restes grandioses étonnent aujourd'hui Ie voyageur. Ces compagnies
d'ouvriers avaient leur place dans l'ordre, aussi bien que les chapelains
; de sorte que Ie Temple formait un Etat complet avec ses trois ordres :
clergé, noblesse et tiers état, qui vivaient en parfaite intelligence et
s'épaulaient solidement au lieu de se combattre. II en résulta une
exploitation régulière et fructueuse des immenses biens dont les
templiers furent partout dotés ; ce qui prouve qu'ils jouirent d'une
immense popularité. Ce fut malheureusement cette popularité qui causa
leur mine.
L'ordre prit son nom du palais de sainte Hélène, à côté du temple de
Salomon, rebati par Ie calife Omar. L'emplacement qui lui avait été
cédé a appartenu, jusqu'à ces derniers temps, au patriarcat de
Jérusalem, qui en a fait don à l'empereur Frédéric, père de
l'empereur Guillaume, sous prétexte que les chevaliers teutoniques se
rattachaient à l'ordre du Temple.
Son origine grecque ne l'empecha pas d'être reconnu par Ie pape Honorius
II, et son institution fut confirmée par Ie concile de Troyes en 1128.
Dans tous les pays où s'établirent les croisés, il ne fut pas question
du schisme tant qu'ils les occupèrent ; les deux rites vivaient en froid,
mais ne s'excommuniaient pas réciproquement. Ce fut saint Bernard qui
révisa les statuts des templiers, et détermina la devise ou
habits qu'ils devaient porter, question très délicate à cette époque,
car cette devise contenait toujours une profession de foi. C'était un
manteau ou chape de laine blanche avec une croix grecque
vermeille sur l'épaule gauche.
Ils devaient entendre la messe trois fois par semaine, se confesser trois
fois par an, s'expatrier sans esprit de retour, combattre sans trève les
infidèles, ne jamais refuser Ie combat quel que fut leur nombre, et ne
jamais demander ni accorder de quartier.
Leur étendard était mi-parti blanc et noir chargé d'une croix vermeille
au centre. Leur devise était : Non nobis, Domine, sed nomini tuo da
gloriam [Note: « Non pour nous. Seigneur, mais pour la gloire de ton
nom »].
Ils la nommaient balse. Quant à leur cri de guerre, c'était celui
de l'ordre des plébeiens français : Beaucéant, dont ils avaient
aussi adopté l'étendard mi-parti, c'est-à-dire les couleurs gauloises
par excellence. Beaucéant était Ie cri de ralliement des
sectateurs de Mithra. II vient du grec bou-kaine, tue Ie
taureau. II était encore en usage du temps de Rabelais, qui donne aussi
à son Gargantua les couleurs du beaucéant. Dès l'origine, les templiers, quoique recrutés exclusivement dans la noblesse, s'étaient
donc consacrés à l'affranchissement de la plèbe.
Malgré des défaillances isolées, ils jouissaient d'une telle
réputation comme ensemble, que Philippe Auguste, lorsqu'il partit pour la
Palestine, leur confia la garde de ses trésors et des archives du royaume, et c'était dans leur couvent de Londres que les rois
d'Angleterre déposaient leurs richesses.
Malheureusement, une aussi belle discipline ne pouvait se maintenir
longtemps. Trente ans après leur création, Ie même saint Bernard
censurait leur luxe, leur ambition, leur avidité et leur orgueil. On les
voyait faire la guerre au roi de Chypre et au duc d'Antioche, expulser du
trône de Jérusalem Henri II, et ravager la Thrace et la Grèce. Enfin,
leurs querelles avec l'ordre de Saint-Jean en vinrent au point qu'on les
vit cribler de flèches les murs de l'église du Saint-Sépulcre, gardée
par ces derniers. Tout ce qu'on peut dire pour leur excuse et que les
moines militaires de l'empire byzantin faisaient encore bien pire.
Mais tout cela ne fut que Ie crime de quelques chefs ambitieux, comme il
s'en trouve toujours dans toutes les associations humaines, qu'elles
soient monastiques, militaires ou secrètes, ou Ie tout ensemble. II
était évident qu'au moyen âge un ordre à la fois monastique et
militaire, composé de sujets d'élite, possédant partout de riches
possessions, était forcé d'entretenir une vaste correspondance qui Ie
rendait maître d'une foule de secrets politiques ou autres et ne pouvait
manquer de Ie transformer rapidement en société secrète, parce que
toute administration ayant de vastes ramifications finit toujours par
avoir un secret. On dit Ie secret de l'Etat ; il y a eu celui des
templiers, des dominicains, des jésuites. Le Vatican est Ie dépositaire
de tous les secrets de l'humanité. La franc-maçonnerie possède aussi
les secrets scientifiques démodés qui lui ont été légués par les
sectes antérieures au christianisme, et tous les secrets historiques qui
se sont accumulés depuis. Ceux qui se transmettent oralement sont
impénétrables ; ceux qui ont été écrits d'une façon quelconque sont
à la discrétion de ceux qui peuvent les deviner.
Les templiers ont laissé une grande quantite d'hiéroglyphes, dont les
papes et les rois ont détruit le plus qu'ils ont pu.
Cependant, il en reste assez pour que leurs secrets religieux puissent
être considérés comme sans importance ; quant à leur secret politique,
il était écrit sur leur bannière ; ils étaient les champions du
beaucéant, c'est-à-dire de la race druidique qui, à la débacle de
l'empire remain, avait appelé la noblesse celto-ionique, répandue dans
les tribus franques, gothiques et burgondes, pour la tirer du chaos. Mais
cette noblesse s'était liguée avec celle des chevaliers gaulois pour
opprimer les cités gallo-romaines peuplées par les fils du chêne et les
quirites romains qui n'en étaient qu'un rameau.
C'était une guerre qui se continuait depuis plus de vingt siècles, entre
les sectateurs doriques de Mithra et les partisans de la déesse que les
Romains nommaient Enyo ou Bellone.
Ce qu'on connait de l'initiation des templiers ne laisse aucun doute sur
leur origine mithriaque; il est inutile d'insister sur toutes les
jongleries dont elle était compliquée à plaisir, pour épater Ie
bourgeois, comme on dirait aujourd'hui. Un seul de ces rites avait une
véritable valeur historique : c'était Ie coup d'épée que Ie chevalier
qui conférait l'ordre de chevalerie frappait sur l'épaule du
récipiendaire ; il était emprunté, comme on va Ie voir, au cérémonial
de Mithra.
« Cum initiatur in spelaeo in castris, vero tenebrarum interposito gladio, sibi oblatam coronam quasi mimum martyrii de hinc capiti suo
accommodatam, monetur obvia manu a capite depellere, et in humerum si
forte transferre gladium, dicens Mithram esse coronam suam. » (Tertullien, De corona, cap.
Ult.).
« L'initié en sa milice dans une caverne ténébreuse reçoit, comme
pour mimer Ie martyre, la couronne avec une épée ; l'ayant mise sur sa
tête, il est commandé de la faire choir de sa main et la rejeter par-dessus
l'épaule, en disant que Mithra est sa couronne ».
Les candidats ayant à opter entre la couronne et Ie glaive, rejetaient la
couronne et présentaient leur tête au glaive, c'est-à-dire qu'ils
renonçaient à toute ambition terrestre, pour se consacrer uniquement à
la lutte. Voici Ie serment que prêtaient les illuminés au siècle
dernier, et l'on peut dire qu'il était commun dans son ensemble à tous
les ordres, militaires ou non, d'origine chrétienne.
« Au nom du fils crucifié, jurez de briser les liens charnels qui vous
attachent encore à père, mère, soeur, épouse, parents, amis,
maîtresses, rois, chefs, bienfaiteurs, et tout être quelconque à qui
vous aurez promis foi, obéissance, gratitude et service.
« Nommez le lieu qui vous vit naitre pour exister dans une autre
sphère, où vous n'arriverez qu'après avoir abjuré ce globe
empesté, vil rebut des cieux.
« De ce moment, vous êtes affranchi du prétendu serment fait à la
patrie et aux lois ; jurez de révéler au nouveau chef que vous
reconnaissez, ce que vous aurez vu ou fait, appris, lu ou entendu ou
deviné, et même de rechercher, épier, ce qui ne s'offrait pas à vos
yeux.
« Fuyez enfin la tentation de révéler ce que vous entendez, car le
tonnerre n'est pas plus prompt que le couteau qui vous atteindra en
quelque lieu que vous soyez.
« Vivez au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »
Tel était le serment de tous les ordres chrétiens. Ils différaient des
sectes modernes, en ce que le dévouement qu'ils exigeaient du
récipiendaire était for,ellement basé sur la croyance en un monde
meilleur. La pantomime du glaive et de la couronne se traduisait pour les
sectateurs de Mithra dans la formule grecque akar-ake,
restaure le petit. L'épée sur le cou akh-rqch
exprimait la même idée à l'aide d'un jeu de mots que le chevalier
donnant l'investiture de l'ordre développait en langage vulgaire, en
faisant prêter au néophyte le serment de défendre la veuve et
l'orphelin.
Les illuminés avaient certainement conservé cette tradition,
puisqu'ils écrivaient sur les murs de leurs salles de réception les
quatre lettres mystérieuses A C R C.
II est donc inutile d'insister sur la prétendue idolâtrie des templiers
; personne n'y croit plus. Ils avaient tout simplement hérité des
traditions du culte de Mithra, transporté d'Arles à Constantinople par
Constantin, sans protestation de la part des souverains pontifes de Rome ;
aussi, il s'y maintint tranquillement jusqu'au XIème siècle,
pendant qu'on brûlait les manichéens dans le cirque. La prétendue idole
de Baphomet était tout simplement une gourde en argent en forme de tête
barbue et chevelue qu'on emplissait de vin, parce que Baphomet veut
dire en grec le bain de l'intelligence. Or, on sait que les templiers
avaient la réputation de bien arroser leur intelligence sans qu'ils
adorassent le vin comme une divinité. Ils étaient chrétiens on ne peut
plus orthodoxes et avaient une dévotion particulière pour l'Enfant
Jésus, qui représentait le même principe que Mithra ou l'Orient.
L’aristocratie celto-ionique adressait ses hommages à la Colombe ou
Jone, représentant la troisième personne de la Trinité ou
Saint-Esprit, qui figure dans toutes nos églises. Aussi, en l'honneur de
leur origine, ils avaient seuls le privilège de posséder des colombiers
et des girouettes, parce que le Saint-Esprit est celui du vent.
On sait à quel point était sanguinaire le culte de Mithra, car le
taurobole, ou sacrifice du taureau, ne comportait pas moins que
l'immolation de mille boeufs ; et cependant, la divinité de cette secte
de bouchers était un tout petit garçon ou une toute petite fille,
emblème de la faiblesse. C'était cet enfant qui tuait le taureau
gigantesque, symbole de l'aristocratie. Quand on le représentait sous une
forme animale, c'était celle d'un bekon ou d'un agneau, comme
celui qui, dans L’Apocalypse de saint Jean, correspond à la
seconde personne de la Trinité ; ce symbole se retrouve, comme la colombe, dans toutes nos
églises.
Ceux qui condamnèrent les templiers savaient donc bien qu'il n'y avait
rien à leur reprocher sous le rapport de l'idolâtrie, et qu'ils étaient
aussi chrétiens que leurs successeurs les jésuites, dont le
christianisme n'a jamais été mis en question.
On aurait pu leur reprocher plus justement d'affilier les infidèles, mais
comme leurs adversaires gibelins ne s'en faisaient pas faute, on ne voit
pas que ce grief ait figuré parmi ceux qui motivèrent leur condamnation.
II est certain, en effet, que le sultan Saladin fut affilié à l'ordre du
Temple, mais il faut reconnaître que ce prince se trouvait dans une
situation toute particulière, car il descendait de la race de David par
Joseph, l'époux de la vierge Marie, et depuis des siècles, cette famille
possédait, dans le haut Tigre, une principauté dont les titres
historiques ont été retrouvés récemment. Ces princes remontaient à un
certain Karel, dont le nom signifie l'agneau-dieu. Leurs
descendants sont encore connus, dans tout l'Orient, sous le nom de juifs
karaïtes ; ils repoussent le Talmud et sont tout à fait en dehors du
judaïsme moderne. A l'époque des croisades, ils sont entrés en masse
dans les rangs de la noblesse occidentale, mais ils ont joué aussi un
grand rôle dans l'islamisme sous le nom d'Abencerrages. Saladin, aidé
par les templiers, essaya vainement de réconcilier la croix et le
croissant; peut-être fut-ce la vraie cause de la suppression de ces
derniers ?
Les jésuites ne pouvaient pas affilier directement des hérétiques à
leur ordre; mais pour arriver à les grouper sous leur direction, ils
s'affilièrent eux-mêmes à un ordre laïque dans lequel ils assurèrent
la prédominance à leurs affiliés. Les Anglais suivent aujourd'hui la
même politique en affiliant en masse les Indiens à leur maçonnerie.
Nous le répétons, ces pratiques ne firent proscrire ni les templiers ni
les jésuites par la cour de Rome. Elle eut la main forcée par deux rois
de France appartenant au parti gibelin, aussi avides l'un que l'autre du
pouvoir absolu, aussi désireux de réduire le monarque de la
foi
à l'état de vassal. Les templiers et les jésuites furent supprimés
pour le même motif ; ils avaient été également fondés pour affranchir
la plèbe du joug de la classe militaire.
La papauté d'Avignon débuta par la suppression des templiers et termina,
par la condamnation de Jeanne d'Arc, une longue période d'avilissement
qui aurait eu pour couronnement la chute du catholicisme, si Rome ne lui
avait pas été restituée.
Tel est le but que poursuit aujourd'hui la franc-maçonnerie gibeline, qui
refuse au souverain pontificat cette villa Léonine où il serait chez lui, sans qu'elle puisse alléguer aucune raison patriotique
valable, puisque, pour comble d'ironie, elle laisse subsister la république de
Saint-Marin.
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