Un aspect ésotérique de Jeanne d'Arc

 





Introduction


L'histoire de Jeanne d'ARC, jeune bergère de Lorraine qui, après une révélation divine prend l'épée pour affronter l'envahisseur anglo-bourguignon, est fortement teintée de mysticisme et de miracles, au point qu'on pourrait en faire, à l'excès, soit un conte de fée, soit une nouvelle page des Évangiles.

En réalité, son histoire véritable est très différent de l'image sulpicienne que les romanciers et poètes des siècles derniers nous ont donnée.

Ainsi, dans les minutes de son
procès, on découvre que cette jeune fille n'avait jamais conduit les troupeaux aux champs (elle n'était donc pas bergère).

Extrait des propos de Jeanne, second examen public, jeudi 22 février 1431:

"Lorsque j'étais à la maison avec mon père, je m'employais aux soins ordinaires de la maison. Je n'allais pas aux champs avec les moutons et les autres animaux."

Elle passait beaucoup de temps a prier car ses premières apparitions ont lieu alors qu'elle avait tout juste 13 ans. Cela commença par Saint-Michel, et se continua de façon quotidienne par Sainte-Catherine et Sainte-Marguerite, jusque dans sa prison et le jour de sa mort. Les apparitions étaient d'ailleurs fort étranges puisque les voix s'accompagnaient de lumière vive et de tout petits personnages.

Extrait des propos de Jeanne, second examen public, jeudi 22 février 1431:

"J'avais treize ans lorsque j'ai reçu une Voix de Dieu pour m'aider et me guider. La première fois que j'ai entendu cette Voix, j'étais très effrayée; c'était midi, pendant l'été, dans le jardin de mon père. J'avais jeûné le jour précédent. J'ai entendu la Voix sur ma droite, vers l'église; je l'entends rarement sans qu'elle soit accompagnée aussi d'une lumière. Cette lumière provient du même côté que la Voix. Généralement c'est une grande lumière. Depuis que je suis en France j'ai souvent entendu cette Voix."

Témoignage de frère Jean Toutmouille, prêtre de l'Ordre de Saint-Dominique, mercredi 30 mai 1431, après l'exécution de Jeanne.

"Jeanne a dit et confessé aussi qu'elle avait eu des apparitions qui venaient à elle en grande multitude et sous de petites formes; - elle n'a pas expliqué parfaitement la forme, ou le type, de ses apparitions."

Il n'y a aucun doute que Jeanne était convaincue de la provenance miraculeuse de ses voix, mais il est aussi certain qu'elle n'avait pas la culture nécessaire pour faire la part des choses entre un ange et peut-être une manipulation humaine ou des hallucinations. C'est en tout cas se que déclarent certains prêtres lors du procès de réhabilitation.

Témoignage de maître Jean Beaupère, maître en théologie, Canon de Rouen, continuation de la 1ere enquête, 1449, procès de réhabilitation.

"En ce qui concerne les apparitions mentionnées lors du jugement de la-dite Jeanne, j'ai tenu, et tiens toujours, l'opinion qu'elles provenaient plus de causes naturelles ou humaines que de causes surnaturelles."

Certains chercheurs pensent aussi, toutefois sans preuve solide, que Jeanne était en fait la demi-sœur du roi Charles VII qu'elle avait pour mission (divine ou politique?) de légitimer sur le trône français par le sacrement sacré de Reims, qui seul perpétue la royauté de droit divin. Bâtarde de la reine de France et du duc d'Orléans, cela expliquerait le surnom de la Pucelle d'Orléans et le fait qu'elle ait voulu délivrer cette ville en premier du siège des anglais.

Puisque la légende provient directement des propos de Jeanne elle-même, et que ces propos ont été recueillis lors de son procès, nous avons là une source sérieuse d'informations. Le problème est que ces propos ont été manipulés par les juges comme nous l'apprennent certains témoins lors du procès de réhabilitation. Pour nous dans cette étude, c'est la richesse et la cohérence symbolique de l'histoire de Jeanne qui nous intéresse de prime abord. Et nous avons découvert à ce propos une "coincidence" qui ne peut être fortuite et qui nous laisse dans l'expectative quant à sa signification.

Loin des querelles de l’histoire sur la véritable origine de Jeanne d’Arc, nous allons montrer que la légende de Jeanne d’Arc cache un aspect ésotérique jusqu’alors insoupçonné du grand public, bien que connu d’un certain architecte...

 



Un nom prédestiné

Ainsi tout d'abord du nom D'ARC qui a été couramment utilisé, en parlant de Jeanne, après son procès de réhabilitation. Jeanne elle-même dit ne pas se connaître de nom de famille. C'est qu'à son époque les noms de familles ne se transmettaient pas comme de nos jours. Les femmes récupéraient en général le nom de leur mère ou un attribut correspondant à un événement particulier. Jeanne ajoute ainsi le fait que son père est connu sous le nom de Jacques d'Arc et sa mère Isabelle Romée (car elle fit un pèlerinage à Rome).

Extrait du première examen public, mercredi 21 février 1431:

"Dans mon pays l'on m'appelle Jeannette; depuis ma venue en France je suis appelée Jeanne. De mon nom de famille je ne sais rien. Je suis née dans le village de Domremy, lequel ne fait qu'un avec le village de Greux. La principale église est à Greux. Mon père est appelé Jacques d'Arc ; ma mère, Ysabelle. J'ai été baptisée au village de Domremy."

Extrait du jugement du 24 mars 1431:

"J'ai comme nom de famille d'Arc ou Romée: dans mon pays les filles prennent le nom de leur mère."

Du nom de d'Arc, nous partirons de l'hypothèse que la racine phonétique DRC est celle que l'on retrouve dans tous les dérivés du dragon (drakkar, Draguignan, Dracula, Derrick).

Bien entendu, cette hypothèse parait hasardeuse dans le cas qui nous concerne ici, où le nom est composé et nullement imaginaire. D'autre part, en ce qui concerne une Pucelle, au vert du dragon on a au contraire toujours exposé le blanc virginal du lys, symbole de la pureté et de la virginité.

La "coïncidence" dont nous parlons est le fait que les trois "voix" entendues par Jeanne correspondent à trois saints sauroctones (pourfendeurs de dragons) à savoir: Saint-Michel, qui terrasse le dragon de l'Apocalypse, Sainte-Catherine, qui tient en laisse le dragon et Sainte-Marguerite qui est avalée par un dragon et qui lui crève la panse après avoir effectué un signe de croix.

Ce point commun aux trois voix, ainsi que le nom D'ARC pourraient ne pas être fortuits !

 


Le rôle des pourfendeurs de dragons

D’autre part, on sait que les saints sauroctones étaient souvent placés dans un lieu pour christianiser la place et ainsi terrasser le paganisme.

A l’origine, Jeanne d'Arc fut jugée sous la lourde accusation à son époque d’être une hérétique: une sorcière. Devant la force de sa foi, la sentence du bûcher ne fut pourtant déclarée qu'après qu'elle se soit rhabillée en homme. Donc le dragon n'a pas été associé à son nom pour des raison d'exorcisme.

La solution se trouve peut-être dans le fait que Jeanne révèle à la fin de son procès le signe qu'elle donna au roi pour qu'il accepte de lui donner une armée: l'archange Saint-Michel apparu, en la présence de Jeanne, et apporta une couronne au roi faite du plus bel or. Face à ce miracle le roi fut apparemment convaincu. Plus tard dans le procès, Jeanne avouera que l'archange n'était en fait qu'elle-même, et que la couronne symbolisait les victoires qu'elle offrit au roi jusqu'à son couronnement à Reims.

Témoignage de Maître Nicolas Loyseleur, maître des Arts, Canon de Rouen et Chartres, mercredi 30 mai 1431, après l'exécution de Jeanne.

"Et alors j'ai l'ai entendu déclarer que c'était elle-même qui avait apporté à celui qu'elle appelait son Roi la couronne en question; que c'était elle qui était l'Ange dont elle avait parlé; et qu'il n'y avait pas d'autre Ange à part elle-même. Questionnée si elle avait réellement apporté une couronne à celui qu'elle appelait son Roi, elle répondit qu'il n'y avait pas d'autre couronne que la promesse de son couronnement - une promesse qu'elle avait faite en donnant au Roi l'assurance qu'il serait couronné."

Jeanne se personnifia consciemment dans son rôle de Saint-Michel, pourfendeur de dragon. Elle fut donc symboliquement une tueuse de dragon, dans le fait où elle ne fit qu'un avec Saint-Michel, pour le besoin de l'allégorie qu'elle présenta aux juges. Cela n'explique bien entendu pas pleinement pourquoi le roi accepta de lui donner une armée...



Une preuve bien visible

L'argument de Jeanne d'Arc tueuse de dragons pourrait paraître sans fondement aussi nous allons essayer de l’étayer d’une autre preuve, bien visible celle là: elle apparaît dans l'architecture de l'église moderne Jeanne d'Arc de Rouen, Seine Maritime, sur la place du Vieux Marché à l’emplacement exact où elle fut brûlée vive.

Cette église est dite "moderne" car elle n’a pas de forme. Pas de clocher évident, presque pas de murs visibles, juste un aspect général tout en vagues.

Formes abstraites disent certains, formes de flammes disent d'autres. Pour l’architecte, le célèbre Louis Arretche, auteur du récent 36ème pont de Paris, et malheureusement décédé, il s’agissait de la recherche de la forme parfaite…

Or le bâtiment fut construit en 1979 sur une ancienne église Saint-Sauveur et réutilise une source pour, grâce à un effet de style architectural, en ressortir par un "coin" de l'église et former ainsi une fontaine.

Nous rappellerons aussi que, pour les païens, les sources étaient les "gueules des dragons" (les vouivres) par où s'échappait le liquide magique (régénérant ou empoisonné suivant les cas).

Ceci en tête, on ne peut réprimer un vertige en voyant alors se détacher la forme d'un gigantesque dragon que forme l'église Jeanne d'Arc et qu'une modeste photographie rend à peine compte.
Tout y est: la gueule, les yeux reptiliens, les crêtes dorsales (les vagues).

église Jeanne d'Arc à Rouen

Il s'agit de l'arrière de l'église, de sa face cachée en quelque sorte. Si notre théorie est valable, il s’agit d’un sens ésotérique jusqu’alors inattendu apparent dans un bâtiment moderne.

Grâce à cet aspect de l’église, il semblerait que l’hypothèse du dragon corresponde effectivement à la légende de Jeanne d’Arc.

Du coup comprendra-t’on alors, grâce à l’unité du symbolisme, à quel point même sa mort fut prophétique puisque son destin se termine dans les flammes, élément du dragon; puis ses cendres furent jetées dans la Seine, fleuve serpentin qui fut autrefois apprivoisé par Saint-Romain, le tueur du Dragon de Rouen...



Lecture complémentaire

A lire un texte très curieux du XIXème siècle, écrit par Grasset d'Orcet, et où l'on retrouve cette particularité des dragons, et le doute quant aux voix miraculeuses: Les Collaborateurs de Jeanne d'Arc.

 

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Bibliographie :

Les minutes du procès de Jeanne d'Arc ainsi que son procès de réhabilitation. En anglais dans cette version.

"Les veines du dragon", de Guy Tarade, Ed. Dervy.
Un excellent livre qui étudie tous les aspect du symbolisme du dragon et des vouivres. C’est son étude des consonances en DRK qui nous a mis la puce à l’oreille au sujet du nom de Jeanne d’Arc.

"La Légende Dorée", de Jacques de Voragine, Ed. Livre de Poche.
Voilà la base pour connaître les légendes originales des saints. On n’y trouvera malheureusement pas les saints d’après l’an 1300 puisque ce livre fut rédigé au début du Moyen-Age.

"Aventure de l’Histoire Mystérieuse, N°11, spécial Jeanne d’Arc", revue mensuelle disponible dans toutes les librairies.
L’étude du lien de parenté avec Charles VII y est tout particulièrement présentée.

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Site sur l'histoire de France, officielle ou non.
Pour connaître l’histoire de Jeanne d’Arc, cliquer sur le bouton "Les Origines", puis sur le sceptre en bas de la nouvelle page. Apparaît alors une liste de noms, cliquer sur "Jehanne la Pucelle". Lire en particulier les notes qui présentent les théories non officielles.
A noter le sous-titre particulièrement révélateur à la lumière de notre hypothèse: "Jehanne la Pucelle, Oriflamme ou feu-sacré".