Intervention de J-C Bonnot, le 1er mars 2000
Artémis
Puisque nous voilà rendus aux SAINTS OURS ( ST URSIN, ST BARTHÉLEMY ), afin d'en saisir le sens global il est inévitable d'évoquer l'antériorité de cette symbolique. A commencer par la "Déa Artio" ( la déesse aux ours ) vénérée chez les celtes.
Nous en trouvons trace chez les Trévires, mais aussi chez les Helvètes du côté de Berne ( L'ours ) . En effet, en 1832, à Muri, canton de Berne ( CH ), une découverte d'une série de statuettes Gallo-Romaines où figuraient côte à côte : une "Déa Naria" ( vierge noire ) et la "Déa Artio" nous donne la preuve de l'existence en Gaule de ce culte très archaïque. Chez l'Algonquin également, l'homme viendrait d'une femme fécondée par un ours. Nul doute que ce rite remonte à une superstition, voir à un totémisme qui se perd dans la nuit des temps... Nombre de religions ou philosophies s'en sont inspirées dans leur iconographie ou enseignement : "Changer le vulgaire, en divin" ou plus pragmatiquement "Prendre la force et la bravoure de l'ours, pour vaincre et dominer". Chez les celtes, l'ours représentait la classe guerrière, tandis que la classe sacerdotale l'était par le sanglier. L'ambivalence ou la complémentarité de ce symbolisme était d'usage :" Force et compassion". Le concept de l'homme apparenté à l'ours, lors de son comportement "barbare" animal, est somme toute plus ancien que les théories post-modernes de l'évolution nous faisant apparaître le singe comme notre ancêtre. Il est également certain que la dénomination des constellations de la grande et petite ourses recèle un message déterminant, dans la quête des origines et transmutation de l'humanité. Avec bien entendu : l'étoile polaire, comme centre du monde cosmique. Mais la compilation d'un tel symbolisme, ne réside-t'elle pas dans ARTEMIS ? Figure archétypale de toutes nos déesses mères, son culte millénaire, était célébré principalement à Éphèse. Mais aussi dans d'autres lieux, du fait de ses nombreux avatars. Voici donc, de profil, la statue d'ARTÉMIS. Ornée de symboles des pieds à la tête. D'une base radiculaire, à une coiffe en forme de tour. Ne représente t-elle pas l'ATHANOR des alchimistes? Constatons, en partant de sa base: - L'étoile féconde la terre vierge ( signe d'une origine céleste ), puis la transmutation de la nature rustre de l'ours en homme divin. Le summum du développement étant représenté par l'oiseau et son envol au firmament... Bref, reconnaissons ici le cycle éternel du passage de la lourdeur charnelle à la spiritualisation pure. JCB NDW: Nous nous permettrons de rajouter à la liste des "ursulables", le roi celte Arthur (arcturus), quisuccéda, d'après la légende, à son père Uther Pendragon. L'Ours succédant ainsi au Dragon, comme cela s'est d'ailleurs réellement passé dans le cycle cosmique avec l'étoile polaire passant de la constellation du Dragon à celle de l'Ours (précession des équinoxes)... On retrouve aussi ce genre de corrélation avec l'apparition des grandes religions. Les religions passent mais le Principe du Centre reste la base de toutes.
|